samedi 3 février 2007

Poésies diverses

Automnale

L’été s’en est allé aux dernières vendanges.
Chaque soir le soleil se meurt un peu plus tôt.
Le bleu du ciel pâlit. Le merle et la mésange
Ont déjà déserté la fontaine aux oiseaux.

Le grand chêne attristé laisse pleurer ses feuilles
Que le vent plus hardi conduit à leur trépas.
Elles ont recouvert le sol qui les recueille
D’un tapis mordoré qui craque sous les pas.

L’abeille ne boit plus au calice des roses.
Le papillon de mai ne s’éveillera pas. Le jardin fatigué paresse, se repose,
Avant que d’affronter décembre et ses frimas.

L’hirondelle a rejoint des aurores lointaines.
La fumée, sur le toit, danse au rythme du vent.
Quand la brume du soir emprisonne la plaine,
Le vol des souvenirs s’alanguit doucement

Renée Jeanne Mignard

Balade en montagne

Je goûte au silence du matin,
Dans la courbe tendre du chemin,
La rosée perle de son écrin,
Dans un chaud soleil de juin.

Mon regard pénètre émerveillé,
Au coeur de ce vallon,
Où se dresse en toute beauté,
La cime fière du Bric Berchet.

Je goûte à l'arôme délicat,
Des fleurs qui guide mes pas,
Tandis que se perche du haut des mélèzes,
Une odeur parfumée de sève,
Le chemins enlace la pente,
Se blottit au creux du ravin,
Le torrent dans le lointain chante
Sous une pluie d'éclats cristallins

Auteur inconnu

Montagne et présence éternelle

Sur les sentiers frappés par des pas répétés,
Une ombre se glisse, légère et triste.
Seule dans l'obscurité par la lune éclairée,
Je compte les années qui nous ont séparées.
Ici nous étions heureux ; les bois riaient à nos jeux ;
Sous les pins embrumés, ton parfum s'attardait.
Nous leur racontions notre amour à chacun de nos séjours ;
"J'irai où tu iras"! Disais-je d'une voix
Remplie d'éternité, à ta cause vouée.

Il y a ici encore tant de ces choses que le temps
N'est capable d'effacer, ni de faire oublier.
La montagne en échos crie ton nom, chante tes mots;
Elle n'a point oublié ces deux voix du passé
Qui se lièrent à jamais dans ce temple déserté ;
A la pointe de l'aurore elles résonnent encore
De la vallée livide jusqu'aux crêtes arides.
Au lever du soleil, une tristesse vermeille
Attend en silence les aveux d'une présence.

Si aujourd'hui tu n'es plu, c'est que la vie s'est plut
A briser ses enfants ; et moi, égarée chez les vivants,
Suspendue à la mort sereine, je te survis à grand peine ;
Et armée de tout mon courage, j'attends la fin de ton voyage,
Lorsque étendus sur notre lit de foi, la vie véritable te réveillera.

Nayahcruize

L'offrande à la nature

Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent,
Nul n'aura comme moi si chaudement aimé
La lumière des jours et la douceur des choses
L'eau luisante et la terre où la vie a germé.

Anna De Noailles

Les vraies merveilles ne coûtent pas un centime

Ici commence la liberté.
La liberté de bien se conduire.
Voici l'espace, voici l'air pur, voici le silence,
Le royaume des aurores intactes et des bêtes naïves.
Tout ce qui vous manque dans les villes,
est ici préservé pour votre joie.

Enterrez vos soucis et emmenez vos boites de conserves.
Les papiers gras sont les cartes de visite des mufles.
Ouvrez vos yeux et vos oreilles fermez vos transistors.
Pas de bruit de moteur inutile, pas de klaxons.
Écoutez les musiques de la montagne.
Récoltez de beaux souvenirs, mais ne cueillez pas les fleurs.
N'arrachez surtout pas les plantes : il pousserait des pierres.
Ne mutilez pas les fleurs, marchez sur les sentiers.
Il faut beaucoup de brins d'herbe pour tisser un homme.
Oiseaux, chevreuils, lapins, chamois,
Et tout ce petit peuple de poil et de plume
ont désormais besoin de votre amitié pour survivre.
Déclarez la paix aux animaux timides.
Ne les troublez pas dans leurs affaires
L'ennemi des bêtes est l'ennemi de la vie.
Afin que les printemps futurs réjouissent encore vos enfants !
"...En somme la beauté est partout.
Ce n'est pas elle qui manque à nos yeux,
ce sont nos yeux qui manquent à l'apercevoir..."

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