vendredi 23 février 2007

Mon enfance face au modernisme


Depuis quelque temps, on ne parle que de cela : LA PLANETE EST EN DANGER !!!

Bien sûr, il faut agir chacun de son côté, mais comment ? Eviter de gaspiller l’eau, c’est déjà fait pour ma part, limiter l’utilisation de l’électricité (l’ordi est gourmand mais peut-on se passer de tout ?) Faire ses courses à pied (encore faut-il avoir de bonnes jambes et de l’endurance, ce qui n’est pas mon cas) Se passer du téléphone portable, oui, mais c’est tellement utile et cela peut sauver des vies en cas de pépins.

Se chauffer moins c’est possible mais attention à la grippe et ses conséquences.

Cela m’amène à revenir très loin en arrière, lors de ma petite enfance.

Nous n’avions pas les toilettes à la maison mais au fond du jardin (glagla l’hiver) et nous avions recours aux « seaux hygiéniques » que nous javellisions et lavions au petit matin. Je n’ose pas dire que le papier toilette était le journal de la veille. La cuisine comportait un évier en grès beige qui servait à la toilette, au lavage des légumes, à la vaisselle, rinçage des vêtements en laine. Pour le chauffage, une bonne vieille cuisinière où quelques briques étaient soigneusement conservées dans le four. Le soir, ma grand-mère enveloppait une brique dans une serviette de toilette épaisse et la glissait au fond de mon lit pour que j’aie bien chaud en me couchant. En ce qui concerne la toilette, le bon vieux évier faisait l’affaire (il n’était pas courant d’avoir une salle de bain) et le samedi, j’avais droit au baquet dans la cuisine, après que ma grand-mère eut chauffé des bouilloires d’eau pour que le bain soit à bonne température. Nos cheveux étaient lavés au bon vieux savon de Marseille et rincés avec du vinaigre. Pour la vaisselle, les cristaux de soude faisaient fonction de produit à vaisselle (comme ta Mamie Jean-Marc) et bien d’autres encore. Pour les soins du visage, quelques rondelles de concombre faisaient l’affaire.

La panoplie de produits d’entretien était réduite : eau de javel et wassingue pour les sols puis la bonne odeur de la cire. Les vitres rutilaient grâce à un bon frottage à l’alcool à brûler et du papier journal. Le fer à repasser électrique n’existait pas encore et un bon vieux fer très lourd trônait sur la cuisinière à côté de la bouilloire d’eau. Je ne me souviens malheureusement plus comment on procédait l’été …La lessive se faisait tous les lundis dans un énorme baquet en bois et je revois encore ma grand-mère avec une brosse et une batte qui tapait sur la planche où était posé le linge. Dans un autre domaine, l’apéritif n’existait pas à la maison, et nous allions, mes grands-parents et moi quelquefois au café nous réunir avec des amis pour un « apéro entre copains » la radio, c’était un vieux poste à galène criard devant lequel nous nous pâmions à l’écoute des chansons de Tino Rossi. Le téléphone, pas question, il était réservé aux notables de la ville (ainsi que la voiture) et n’était pas d’usage courant. Le cinéma était chose rare et c’était la fête pour moi qui n’avais d’autres occupations que la lecture le soir, quand il n’y avait pas de panne d’électricité, et pourtant, nous étions HEUREUX. Les saisons existaient encore ; à Pâques c’était les socquettes et les sandalettes blanches, c’était l’occasion à l’arrivée du soleil, de faire l’argenterie, astiquer les carreaux et laver les rideaux, bref tout était nickel à l’arrivée du printemps ; l’hiver, je pouvais faire des bagarres de boules de neige avec les voisines et rentrer toute trempée mais heureuse. Le glacier nous livrait des blocs de glace afin d’entreposer le beurre (qui tournait au bout de quelques jours) ainsi que le fromage et la viande. Maintenant, nous avons tout, mais nous le payons cher mais est-ce un souhait de réfuter le progrès et revenir 60 ans en arrière ? C’est un sujet à approfondir, je n’ai pas la solution !

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