dimanche 14 octobre 2007

Continuer, sans lui … avec eux !

Je ne reviendrai plus sur ce drame qui vient de nous marquer à vie. Juste un dernier mot pour dire que je l’aimais et que je suis inconsolable. Le temps atténue la peine mais ne l’efface pas.

C’était un garçon secret et qui ne se livrait pas ; je ne l’ai jamais entendu parler en mal de quelqu’un, jalouser son frère ou sa sœur. Il avait certes son caractère mais beaucoup de charisme. Je l’entends encore au téléphone m’appeler » ma petite maman », c’était il y a quelques semaines. Nous continuerons encore un petit bout de chemin avec « eux » ses enfants qui seront notre consolation. Notre peine est immense comme tous ceux qui ont eu le malheur de perdre un enfant, nous ne sommes pas les seuls. Il nous reste un petit bout de terrain fleuri sur lequel nous nous recueillerons et évacuerons le trop-plein de notre peine. Je vais continuer le blog, aidée de ma fille qui m’a beaucoup soutenue ainsi que son frère. Même si je n’en parlerai plus dans mon blog, Philippe, tu es à jamais enfoui au fond de notre cœur.

Je remercie tous ceux et celles qui nous ont témoigné de la sympathie ou de l'amitié en cette triste occasion et je voudrais dédier à tous ceux qui ont souffert ou souffrent de l' absence d'un être cher la poésie de Ch.Péguy qui a été lue pendant la cérémonie d'adieu :

La mort n'est rien

Je suis juste passé dans la pièce à côté

Je suis moi, vous êtes vous

Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours

Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné

Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait

N'employez pas un ton différent

Ne prenez pas un air solennel ou triste

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble

Souriez, pensez à moi

Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été

Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été

Le fil n'est pas coupé

Pourquoi serais-je hors de vos pensées simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin

Charles Péguy

5 commentaires:

martine a dit…

nous le pleurons aussi, et nous sommes à tes côtés maman parce que tu es une mère et une grand-mère formidable ; je suis contente de ton retour sur le net, prends soin de toi

Anonyme a dit…

c'est un beau poème, même si je trouve difficile d'accepter ! la phrase principale, je crois, c'est
" Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été "...
Philippe va continuer de vivre dans votre coeur ... mais il vous faut quand même du courage ...
à bientôt, bises,

Eliane a dit…

J'ai affiché ce poème dans le petit coin téléphone, un soliflore avec une rose et une bougie que j'allume le soir. Oui c'est très dur, surtout quand subitement dans la journée les larmes montent aux yeux et qu'il faut les cacher. Impossible d'imaginer que je ne le verrais plus, sinon à travers des vidéos et des photos
je vous embrasse

Anonyme a dit…

Bonsoir chère Eliane

Juste un petit mot pour vous embrasser très fort.
J'ai mis ce poème que je ne connaissais pas sur mon ordinateur, en attendant de l'apprendre. J'y ai lu ce que souvent je pense. Inutile de vous dire que je l'aime beaucoup.
J'espère que vous allez bien, car il faut que vous preniez soin de vous et de votre époux. Pour lui justement. Et racontez lui vos journées, et riez de bon coeur chaque fois que vous le pourrez, car vous etes une splendide Maman, et je suis sur qu'il n'a pas très envie de vous savoir triste.
Ivan

Eliane a dit…

Merci de votre légendaire gentillesse
Je ne guérirais jamais, juste un peu cicatriser. Le temps fera le reste .. sans doute !
Je ne m'habille pas en noir, j'écoute radio, télévision car le silence est terrible et me ramène à la même pensée, il n'est plus là - et je me dis, j'aurais dû, j'aurais pu, ...
Mais impossible de revenir en arrière
La poésie est très belle et me donne du courage, mais rire m'est impossible, je me sentirais coupable et cela serait suivi de larmes
J'attends avec impatience Noël pour aller voir mes petites-filles, encore très jeunes, pour desserrer cette étreinte qui m'oppresse. Leurs rires et leur jeunesse me feront du bien et alors je pourrais sans doute rire avec elles car il ne faut pas les traumatiser avec une grand-mère statufiée
Bien à vous